Voeux de Christiane TAUBIRA, Députée de Guyane, Présidente de l'EVENTAIL

Date 12/1/2003 10:58:27
Sujet : L'Eventail


Très chers Amis,

Dans nos sociétés décérémonialisées, peu de rituels demeurent, souvent pénibles et contraignants, lorsqu'ils ne sont pas totalement dévitalisés. La présentation des voeux paraît routinière. Pourtant, je gourmande à vous dire que, pour ma part, je l'accomplis en réjouissance.

C'est d'abord un bonheur pour moi de vous souhaiter beaucoup de bonheur. Formuler à votre intention mes désirs de paix, de confiance, de force, dire combien je suis enthousiasmée par cette belle aventure que nous avons choisi de prolonger dans l'Eventail, proclamer ma conviction que nous déplacerons les montagnes, bousculerons les inerties, m'installe dans un sentiment de bien-être et de sérénité que je brûle de partager avec vous.

Nous vivons des temps bien sombres, ici et dans le monde, et malgré tout, nous nous sommes fixés de grandioses objectifs. La Caravane de l'Eventail, la réparation de l'injustice faite à Haïti, la mise en place de nos sections et délégations régionales.

Nous serons présents et actifs, et nous laisserons notre empreinte sur de grands évènements tels que l'année de l'Algérie. Nous participerons aux actions étincelantes de femmes telles que la Foire de l'Inde. Nous contribuerons aux débats, nous les impulserons, nous les stimulerons, nous les enflammerons. Nous serons ici et là. Partout où palpite la volonté des êtres.

Vous connaissez l'histoire du coursier de Marathon dépêché par Miltiade, le grand stratège athénien, pour rassurer la capitale grecque. La légende assure que ce coureur qui devait parcourir quarante-deux kilomètres sans arrêt entre Marathon et Athènes pour annoncer la victoire de la Grèce face aux Perses était mort une heure avant d'atteindre Athènes. Il continua cependant à courir et c'est mort qu'il annonça la victoire, avant de s'effondrer. Quel enseignement magistral sur la puissance de la volonté humaine ! Ferions-nous moins ?

Moins que ne suggère cette somptueuse leçon d'Alejo Carpentier, immense écrivain afro-Cubain, qui nous instruit et nous apaise sur les mobiles de nos dévouements, sur les ressorts de notre appétence à servir : " L'homme ne sait jamais pour qui il souffre et il espère. Il souffre et il espère et il travaille pour des gens qu'il ne connaîtra jamais. Mais c'est la grandeur de l'homme consiste précisément à vouloir améliorer le monde. Voilà pourquoi, écrasé par la douleur et les tâches, beau dans sa misère, capable d'amour au milieu des malheurs, l'homme seul peut trouver sa grandeur, sa plus haute mesure dans le Royaume de ce monde ".

Je souhaite à chacune, à chacun d'entre nous de s'épanouir personnellement, de réussir professionnellement et de rester enchanté par notre oeuvre commune. Bonne et belle année !

Christiane TAUBIRA





Cet article vient de Union des Radicaux Républicains, Cercle MENDÈS FRANCE
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