La "MOUFFE" - Ancêtre de la République des Jeunes
Date 3/1/2003 11:30:05
Sujet : Vie du 5ème arrondt
| La "Maison pour Tous" de la rue Mouffetard à Paris (Vè), est sans conteste l'ancêtre des M.J.C.. Mais elle est aussi un espace d'expérimentation des mouvements de jeunesse et d'éducation populaire, des centres sociaux et socioculturels.
En 1906, une étudiante, Catherine Descroix, vient loger rue Mouffetard et crée une association appelée "Chez nous". Grâce aux bénéfices de la vente de chaussures fournies par une coopérative de Fougères (!), elle organise des colonies de vacances, des conférences, une bibliothèque, des sorties appelées "caravanes"... Après son départ, André Lefevre dit "Vieux Castor", et Marthe Levasseur prennent le relais, renforcent l'équipe et viennent s'installer au 76 de la rue Mouffetard, ancien siège de l'Université Populaire où Jean JAURES lui-même se serait adressé aux ouvriers parisiens.
Après la première guerre mondiale, l'équipe de La Mouffe met en place un cinéma, ouvre un restaurant, un bar "antialcoolique", organise des colonies de vacances en province, gère une "caisse de solidarité et des loyers" pour les familles défavorisées du Vème arrondissement de Paris.
La Maison Pour Tous associe rapidement et volontairement catholiques et protestants, israélites et laïques, ce qui la conduit à rompre avec le catholicisme militant que Catherine Descroix, de retour de l'armée où elle était infirmière, voulait - contre tous - imposer. Cette rupture annonce l'esprit de laïcité ouverte et active qui fondera plus tard la démarche éducative originale des Maisons des Jeunes et de la Culture : ouverture à tous quels que soient l'origine sociale et le niveau d'instruction, refus d'être inféodé à un quelconque parti ou confession, confrontation de toutes les opinions sans crainte du conflit mais dans le respect de l'autre et des règles du débat démocratique.
Après la Libération, avec l'arrivée de "Bill" (Georges BIBILLE) la Mouffe rattachée à la "République des Jeunes" puis à la Fédération Française des M.J.C., prend une ampleur culturelle considérable, tout en gardant sa dimension de structure de jeunesse et d'éducation populaire. Nombreux comédiens, cinéastes, plasticiens, musiciens, chanteurs, poètes, y font leurs premiers pas tels que Raymond ROULEAU et Raymond DEVOS.
|
|