Biographie de Jean ZAY

Date 2/12/2002 0:00:00
Sujet : Biographies


Jean-ZAY est nommé Ministre de l'Education et de la Culture en 1936 à l'âge de 32 ans. Membre du parti Radical, il fait partie des "jeunes turcs" Radicaux avec Pierre MENDÈS-FRANCE.

Originaire d'Orléans où son père était rédacteur en chef du journal Radical local "Le Progrès du Loiret", Jean ZAY prépare une licence en droit tout en militant au Parti Radical. Il se fait élire aux législatives de 1932 et entre au gouvernement en 1936. Cette ascension rapide provoque beaucoup de polémiques. Léon BLUM lui propose le ministère de l'Education Nationale et de la Culture, où il sera épaulé par deux femmes, dont Irène JOLIOT-CURIE à la recherche scientifique.

Il porte la scolarité obligatoire à 14 ans et contribue à faire de l'école un lieu d'instruction pour tous : riches et pauvres, notamment en réformant l'accès à l'enseignement secondaire jusque là limité aux Lycées "réservés" aux familles aisées. Il est à l'origine de la médecine préventive, de la radio scolaire, du C.N.R.S.(Centre National de la Recherche Scientifique). Il modifie la notion de droit d'auteur dans les domaines de l'écrit, du cinéma et de la radio.

En septembre 1939, Jean ZAY se porte volontaire pour le front, puis, après la demande d'armistice, embarque sur le "Massilia" avec d'autres parlementaires et hommes politiques décidés à poursuivre la lutte depuis l'Afrique du Nord, où le nouveau pouvoir français les fait arrêter. Après une parodie de justice, Jean ZAY est condamné, le 4 octobre 1940. D'abord incarcéré à Marseille, il est transféré le 7 janvier 1941 à Riom. Dans cette inaction incompatible avec l'homme qu'il fût, il écrit d'émouvantes lettres de captivité. Le 20 juin 1944 des miliciens déguisés en résistants l'abattent puis le jettent dans un puits. Il avait 40 ans. Son corps ne sera retrouvé qu'en 1946. Après la guerre, l'ambition démocratique de Jean ZAY, en phase avec l'ensemble des projets de Léon BLUM en faveur de l'éducation populaire, ne sera pas ignorée par celles et ceux qui, lorsqu'il s'agira de reconstruire la France, verront dans l'accès massif au secondaire un moyen de prolonger la volonté des pères fondateurs de l'école de la République.

(16 août 1941)
" Il y a maintenant un an que j'ai perdu ma liberté. Il faudrait dire "un an qu'on m'a amputé de ma liberté", tant la sensation est celle de la perte d'un membre ou d'un sens. Depuis un an, je puis aller et venir sur une vingtaine de mètres, mais je me heurte ensuite à un mur et cet arrêt brusque dans la promenade interrompt chaque fois le mouvement de la pensée, comme celui des jambes. Ainsi l'animal attaché au piquet reçoit-il le coup de frein de la corde quand il en a atteint la limite. Mais la contrainte physique est toujours supportable; elle appelle vite l'oubli, l'habitude. Plus lourde est la conscience de l'humiliation intellectuelle. Il semble qu'on vous vole un morceau de votre vie, une partie même de votre être, qu'on vous a diminué et rendu infirme, en vous dérobant votre libre arbitre. Vous êtes à la disposition de mains étrangères, devenu une chose qu'on manipule, un objet sans défense que des mains indifférentes et vulgaires repoussent dans un coin avec mépris. Véritable supplice que le sentiment d'une totale impuissance. Vous n'êtes plus maître de vos affaires personnelles les plus insignifiantes. Cette démarche dérisoire, cette course dans un magasin qui suffirait à régler tel besoin intime, elle est hors de votre portée, plus inaccessible que jadis le rêve d'un voyage lointain. "



Cet article vient de Union des Radicaux Républicains, Cercle MENDÈS FRANCE
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